La revue de presse (#3) : rentrée et urgence climatique, où en est-on ?

La publication du sixième rapport du GIEC (le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a été un temps fort de l’été : catastrophes climatiques, hausse de la température moyenne annuelle, lien avec les activités humaines… 

Pour apaiser les sentiments houleux suscités par ces informations, nous avons décidé de proposer, à la rentrée, une sélection d’articles sur le sujet.  De quoi faire le plein d’arguments, de solutions, découvrir de nouvelles initiatives ou sources d’inspiration. Bonne lecture ! 

Inaction climatique : les 12 excuses et les arguments pour y répondre

Un “Bon pote”, par son blog, explique et décrypte les problématiques environnementales et sociétales, et commence à se faire connaître. Dans son article climat : les 12 excuses de l’inaction, et comment y répondre, Thomas Wagner, qui écrit sous le pseudo Bon pote, s’appuie sur un papier de l’Université de Cambridge, mettant en exergue les 12 discours retardant l’action climatique.  “C’est trop tard”, “le changement est impossible”, individualisme, optimisme technologique, efficacité énergétique… Il reprend ces excuses, les explique et donne les arguments pour les déconstruire. Une clarification bienvenue. 

En bonus : l’infographie Que représentent 3 tonnes équivalent CO2.

Du côté de chez nous

La saison 2 du “podcast des artisans et des paysans en mouvement” sous forme d’escapade le long de la Loire.

La Juliaude, c’est la rencontre de Julia, et Aude, menant à la saison 1 de Viens on y va. 10 podcast sur le Loir-et-Cher, parlant du territoire via l’artisanat et l’agriculture, tout en replaçant l’humain au centre.

Cet été, elles lançaient leur campagne de financement participatif pour la prometteuse saison 2, “le tour de la Juliaude” : toujours à la rencontre des artisans et paysans innovants, cette fois le long de la Loire. 20 podcasts, 700 kilomètres en transport écologique, de Saint-Brévin-les-Pins (44) à la source de la Loire, au Mont Gerbier de Jonc (07). La première étape du tour, qui s’étend sur 2021 et 2022, a débuté ce mois-ci. 

L’été des road trips 

La recherche à vélo du tour des communs, c’est 6000 km en 153 à la recherche des dyamiques coopératives.

2021 a été propice à ce type d’initiatives itinérantes. De mars à avril, l’équipe d’En roue libre a sillonné 6 régions de France, en van aménagé, à la découverte des tiers-lieux, pour en faire une définition, afin d’en créer un à leur image.

Le Tour des Communs, c’est une recherche, à vélo, des dynamiques coopératives. 6000 km, en 153 jours, partis le 1er juin de Paris, ils sont toujours en selle, du côté d’Agen, et terminent leur tour le 30 octobre, à Glux en Glenne (58). A la rencontre des collectifs et des acteurs qui co-construisent et maintiennent démocratiquement des ressources partagées.

Le média Le vent se lève a lui lancé son tour estival : le Tour du changement, dans 21 villes de France, sur deux mois. Au programme de chaque rencontre : conférences, tables-rondes, ateliers, tournois de foot et de pétanque. L’éducation populaire, pour parler de République écologique

Condamné pour avoir fait son travail de journaliste

Si Bon pote nous parle d’inaction climatique, l’équipe de Reporterre couvre, depuis toujours, les actions des militants écologistes, sur le terrain. L’un de leur journaliste,  Alexandre-Reza Kokabi, vient d’être condamné à 750€ d’amende alors qu’il couvrait une action du mouvement Extinction Rebellion, en juin 2020. Reporterre a déposé un recours auprès du ministre de l’intérieur Gérald Darmanin, pour contester cette amende, au nom de la liberté d’informer.

Dans son édito Le ministère de l’Intérieur attaque notre liberté d’informer. Reporterre ne cèdera pas, le rédacteur en chef Hervé Kempf rappelle le rôle et l’importance du journalisme de terrain. “Dans ce travail d’aller voir, regarder, écouter, raconter, et comme tous les reporters de tous les médias libres du monde, nous observons : nous ne nous impliquons pas dans l’action, éventuellement illégale, nous n’approuvons ni ne condamnons (…).

Urgence climatique : quels discours mémorables ?

La manière de traiter les sujets environnementaux est aussi à l’honneur dans les newsletters des Nourritures terrestres, qui proposent, deux à trois fois par mois, une sélection de contenus sur les enjeux écologiques. La dernière, “Climat : place aux beaux discours”, rassemble les derniers discours marquants et engagés sur divers sujets (féminisme, lutte contre le port d’armes à feu, justice sociale), pointant du doigt l’absence de ceux-ci au sujet de l’environnement.

Faites-nous vibrer, rêver, (sou)rire ; il faut nous donner envie, d’aller vers ce monde bas carbone et soutenable, de faire les efforts nécessaires pour tenir les 2 degrés.” Clément Jeanneau, ancien entrepreneur du numérique et fondateur du média indépendant écologique, appelle politiques et citoyens (personnalités, mais aussi lambdas) à témoigner. 

La suggestion de l’équipe

Pour la rentrée, une BD, fable de mésanges punks 

Planche extraite du Petit traité d’écologie sauvage, Mythopoïèse, d’Alessandro Pignocchi.

Imaginez un monde où des mésanges punks renversent les Etats, installant peu à peu la pensée animiste dans le monde : les plantes et les animaux sont considérés comme des personnes, les chefs n’ont plus aucun pouvoir.

Bienvenue dans l’univers du troisième tome du Petit traité d’écologie sauvage, Mythopoïèse, d’Alessandro Pignocchi. Avec humour et poésie, ses aquarelles rendent possible un monde plus paisible, où le premier ministre se déplace à vélo, pour se faire pardonner d’avoir écrasé un hérisson en voiture. Son blog rassemble aussi de nombreuses planches non publiées pour le moment. 

L’écoféminisme, c’est quoi ? 

“[L’écoféminisme] est un puits qui offre un peu d’eau fraîche aux réflexions de notre temps, un terreau où plonger ses racines.” Le dernier numéro de Socialter, Êtes-vous écoféministe ? s’attaque au sujet qualifié par le rédacteur en chef Philippe Vion-Dury, dans son édito,  de “planche savonneuse”. Concept à la mode, idée méconnue… Cette pensée critique rebute souvent, rassemblant plus d’ennemis que d’alliés. La rédaction propose un dossier solide pour déconstruire les idées reçues, permettre de comprendre et de construire un avis au fil des pages. 

Le coup de coeur

– sur la table

Victoire Tuaillon avait déjà posé “les couilles sur la Table” : en février, elle est revenue avec “le coeur”, faisant plus d’1,4 million d’écoutes. Son travail documentaire Le cœur sur la table rassemble dix podcasts autour de l’amour, des relations, de leurs liens avec la société. Les témoignages recueillis dans des cercles de paroles, les interviews d’experts, entrecoupés de moments d’introspection personnelle, proposent de réinventer collectivement de nouvelles façons d’aimer : de s’aimer soi, d’aimer les autres. Choc, réconfort, difficile de rester insensible à ces mots qui proposent un tableau juste et bouleversant de notre société.

Lisa Darrault

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