Les étudiants de Polytech s’approprient la fresque du climat

Fresque du climat

Jeudi 16 septembre, la rentr’écolo a rassemblé presque 2000 étudiants de l’Université de Tours. Répartis sur différents sites à Tours et à Blois, ils ont participé à des ateliers de La fresque du climat, outil interactif et pédagogique de sensibilisation au  dérèglement climatique. Reportage à Polytech Tours.

          Une certaine effusion règne dans l’école polytechnique de l’Université de Tours, ce jeudi 16 septembre. Un peu partout dans les salles de classe, des groupes d’étudiants, une dizaine par atelier, se massent autour des tables, sur lesquelles reposent des grandes feuilles blanches, des crayons, des gommes, des règles…

Fresque du climat
Encadrés par des animateurs, et les membres de l’association, les étudiants doivent d’abord remettre dans l’ordre cause/conséquences les cartes qui constitueront la fresque.

Le hall d’entrée de l’école accueille deux groupes. Rita Loukili, en cinquième année à Polytech, leur explique ce qui les attend. La fresque du climat se présente sous la forme d’un jeu de cartes : chacune représente une cause ou un effet du changement climatique au recto, expliqué en détail au verso. Rita leur fournira par lots, les étudiants étant chargés de les remettre dans l’ordre. 

La fresque du climat intégrée au cursus

Pour ces étudiants, l’après-midi fresque du climat est intégrée à leur cursus, donc obligatoire. “ C’est important je pense, puisque quelle que soit notre spécialité, on sera forcément confrontés, dans nos parcours, aux problématiques soulevées par le changement climatique et la préservation de l’environnement ”, témoigne une étudiante. 

Fresque du climat
Au verso de chaque carte, les explications du phénomène inscrit au recto peuvent aider les étudiants. Valérie, membre de l’association, vérifie que les notions sont bien comprises.

Comme 300 animateurs ce jour-là, étudiants, professeurs ou personnel administratif, Rita a été formée pour pouvoir encadrer les ateliers. A 14 heures, elle dispose sur les tables les 7 cartes du premier lot du jeu : activités humaines, énergies fossiles, émissions de CO2, effet de serre additionnel, hausse de la température, fonte de la banquise et montée des eaux. Elle laisse ensuite les étudiants échanger, débattre, et se mettre d’accord sur l’ordre cause-conséquence, avant de revenir vers eux : “ L’un de vous peut-il m’expliquer rapidement pourquoi vous avez mis les cartes dans cet ordre ? ”.

« Cet événement permet de toucher une population composée des décideurs de demain » 

– Valérie, membre de l’association La fresque du climat

Les cinq lots s’enchaînent de cette manière, Rita restant à la disposition des étudiants pour des questions ou des éclaircissements. “ La fresque permet de sensibiliser, de prendre conscience collectivement. Et d’étendre ensuite cette réflexion à tous ses cercles : professionnel, familial, amical… On essaie d’expliquer de la façon la plus simple ce qui est compliqué. ” Toujours dans la bienveillance et le débat.  

Valérie, chargée des nombreux ateliers répartis dans tout le bâtiment Polytech, explique, entre deux bouchées de sandwich : “ (Je suis désolée pour le sandwich, on est un peu speed aujourd’hui !) La fresque [du climat ndlr] a fait son apparition en Indre-et-Loire très récemment, c’est l’un des départements où elle était le moins développée. Cet événement donne un énorme coup de boost et touche une population composée des décideurs de demain. ” Comme elle, 35 membres de l’association Fresque du climat sont présents sur les différents sites, reconnaissables à leurs tee-shirts. Ils ont pour mission de coacher les animateurs moins expérimentés, et de les aider en cas de difficulté.

Fresque du climat
Enfin, les étudiants sont chargés de trouver un titre à leur fresque, de préférence optimiste, de la mettre en couleurs et de l’illustrer. Les groupes ont chacun opté pour « Sommes nous conscients » et « Sous le soleil de l’Arctique ».

L’objectif d’une telle action : former des animateurs en grand nombre, pour agrandir le réseau de « fresqueurs », et ancrer l’événement à l’université pour qu’il soit répété tous les ans. “ C’est important pour les étudiants : la prise de conscience peut impacter leur choix de métier, amener à des carrières ou des parcours différents. ” La coach passe entre les tables : “C’est bon niveau timing ?” Les 3 heures prévues incluent un temps créatif, pour décompresser après la constitution, assez pesante, de la fresque, et un debrief, où sont abordés ressentis et recherche de solutions. 

Trouver des solutions

Vers 15h15, Rita tente de faire deviner le contenu du cinquième lot de cartes. “ Mais c’est la fin de l’humanité en fait la dernière carte ! ”, s’inquiète une élève. Pas loin puisque ce dernier lot rassemble les mots : “ famine, réfugiés climatiques, conflits armés et santé humaine ”. Rita justifie : “ C’est pour ça que j’essaie de mettre un maximum de bonne humeur ”. Après avoir finalisé et fait valider l’ordre, les deux ateliers de Rita passent au temps créatif : trouver un titre, mettre en couleur les liens entre les cartes et illustrer la fresque. “ Et je ne veux pas de titre comme la fin du monde, trouvez quelque chose de positif ! ”, avant de rappeler que la plus belle fresque (sélectionnée par Valérie) sera affichée dans l’école.

Vient ensuite le debrief. Rita présente aux élèves, rassemblés en cercle, le kit Inventons nos vies bas carbone, qui permet de parler de l’empreinte carbone moyenne en France (de 12 tonnes aujourd’hui). Puis, pour partager son ressenti, Rita fait circuler dans le cercle une feuille, représentant un arbre sur lequel sont perchés des bonhommes, illustrant l’état d’esprit des étudiants. Globalement, les mêmes reviennent : celui qui s’accroche (pour faire des efforts, gravir l’arbre petit à petit), ceux qui se font une accolade, représentant la solidarité.

Le kit inventons nos vies bas carbone, créé par Résistance climatique, donne une représentation visuelle des émissions de CO2 dégagées par types d’activités.

Un peu assommés par toutes ces informations, les étudiants passent à l’ultime étape « solutions » : un brainstorming, sur des post-its, d’idées pour entraîner le changement. A l’issue de cet après-midi lourd de sens, le témoignage d’une des étudiantes résume l’état d’esprit global. “ Je suis embêtée par le gouffre entre ce que l’on peut vraiment faire à l’échelle individuelle et ce qui compte vraiment. Les petits gestes ne suffisent plus.

Lisa Darrault

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